Article à mettre à jour régulièrement
Initialement, je pensais appeler cet article « Des européens à Séoul », car clairement nous sommes à part – enfin, nous, surtout les enfants, et encore plus Rafael. Déjà ce sont des enfants : on parle d’un pays où il y a moins d’enfant – taux de fécondité le plus faible de l’OCDE, et de très loin – et où les enfants dans tous les cas sont dans des académies le soir, donc en fait on ne voit pas tant d’enfant que cela. Ils sont presque blonds/ en tout cas châtains, c’est clairement extraordinaire. Bon par contre, ils font du bruit, peuvent être rigolos, mais aussi bruyants et cela ne plait pas toujours.
Bref, les enfants ont eu le droit à plein de faveurs. A l’époque, où on faisait de longs trajets pour aller au lycée français, les enfants revenaient régulièrement avec des bonbons, des barres de céréales, de haricot rouge ou des chocolats. Alicia a même eu un collier ou on leur a donné des cartes type pokémon. Les gens s’arrêtent dans la rue pour regarder Rafael, lui faire des signes (qui ne daigne même pas les regarder, éventuellement, après, il me demande, ils ont dit quoi ?), en disant « kyo » (mignon). Parfois, ils veulent prendre les enfants en photo (il faut d’ailleurs que j’apprenne à dire « non pas de photo »)… assez paradoxal alors que la question du droit à l’image est assez sensible, il y a des endroits où ne peut pas prendre de photos, les coréens ne veulent pas être pris en photo, et les téléphones mobiles vendus en Corée font du bruit lorsqu’ils prennent des photos… Mais à part cela, il y a des caméras partout, mais vraiment partout, donc c’est très ambivalent.
Mais à part cela, pour l’instant, nous n’avons pas trop remarqué de réelles de « discrimination » (en positif ou négatif) envers les étrangers. Pourtant, il semble que cela existe car les forums regorgent d’exemples et on m’a dit assez vite, il vaut mieux bien faire attention car un étranger a forcément tort. Même la Commission nationale des droits de l’homme demande aux étrangers tous les ans dans quelle mesure ils se sentent discriminés et cette année, ce questionnaire a été envoyé aux ambassades. Dans les journaux, en ce moment, il y a presque tous les jours un article sur la question de l’intégration des étrangers. C’est surtout car à ce jour, il y a assez peu d’immigration, et vu la question démographique, il faut ouvrir le pays davantage et donc aussi réfléchir à la question de l’intégration de manière générale.
Globalement, on remarque surtout que les gens sont toujours prêts à aider – même si parfois je me demande si ce n’est pas parce que Rafael est avec moi.
Exemples : sous la pluie, je marche avec des courses et Rafael dans les bras, et tout à coup je sens un parapluie au dessus de ma tête, et la personne me demande (me fait comprendre) où je vais… j’allais à 100 m de là. Et bien, la personne m’a accompagné jusqu’à l’entrée. Une fois dans le magasin, Rafael commence à se dandiner et là je lui dis, écoute attends, je paye. La caissière voyant cela, demande à une autre vendeuse de nous amener jusqu’aux toilettes les plus proches.
Egalement des gens (très) honnêtes.
Exemple : Alicia doit maintenant payer dans les transport (à partir de 6 ans, elle paye moitié prix). Je lui ai acheté une carte qui doit reconnaitre qu’elle doit uniquement payer moitié prix. Et pour cela je suis allée directement au comptoir, et je leur ai expliqué (j’ai tenté) ma demande. Pas de souci, ils font la manip et je leur donne 30 000 (environ 21 euros) pour la recharger. Ils prennent l’argent et je pars. Sauf que le week end on se rend compte que la carte n’a pas été chargée. J’étais un peu embêtée car je n’avais aucun ticket/ pas de preuve que j’avais bien donné cet argent… je retourne au guichet le lundi et je commence à expliquer mon problème. J’ai à peine dit une phrase, que la dame me reconnaît, et sort de son tiroir mon argent qu’elle avait soigneusement gardé avec un petit post it. Et me dit que c’était de sa faute, qu’elle est désolée… j’étais sans voix…
Autre exemple, au restaurant, pour garder sa place ou juste dire qu’on est assis à cet endroit pendant qu’on va commander ou chercher autre chose, les coréens laissent… leur portable… j’imagine qu’en Europe, 2 secondes après il n’y aurait plus de portable (après je rappelle, il y a des caméras partout…).
Dans les relations professionnelles surtout, on remarque qu’ils sont très respectueux. Les gens que je rencontre pour le travail sont habitués aux européens et ne doivent plus se choquer. Mais chez eux, il y plusieurs détails importants : on donne les cartes de visite, la carte bleue à 2 mains ; suivant la personne en face (plus âgée, plus gradée dans la hiérarchie), on se courbe légèrement. Tous les matins quand j’arrive à la délégation, le gardien me salue en se levant et se courbant, j’ai envie de lui dire que ce n’est pas la peine mais bon… et ça se voit aussi dans les fêtes type Chuseok (la famille et le respect des anciens est fondamental), ou autre. C’est un reste d’une des influences de la société coréenne, le confucianisme, une influence majeure dans le pays. Mon livre sur la Corée (que je tente péniblement de lire) décrit le confusionnisme comme un système moral philosophique. Dans ce système, la loyauté est essentielle, et les relations entre les gens ont des règles : entre le supérieur et le subordonné ; entre le père et le fils ; entre le plus âgé et le plus jeune ; entre l’homme et la femme ; entre amis. A part entre amis, il y a toujours une notion de subordination… Même si bien sûr cela reste une influence, cela reste encore assez marqué dans la société, en particulier dans les relations familiales.
Je m’arrête là parce que je n’ai pas de photos donc c’est assez long…